Si l’analyse d’un cas éthique se fait en petit(s) groupe(s), voici un exemple de méthode de délibération éthique qui pourrait être imposée aux étudiant.e.s afin de structurer leurs échanges.
L’idéal, pour une délibération de qualité impliquant tout le monde, est de constituer des groupes de 3 à 6 personnes. Les différents groupes peuvent ensuite rendre compte (brièvement) de leur délibération aux autres. Cette activité est faisable en 2h, la durée de délibération devant être calibrée en fonction du nombre de groupes qui présenteront ensuite le fruit de leurs discussions.
- Désigner un.e modérateur/trice, un.e avocat.e du diable et un.e rapporteur/euse. Le premier rôle s’assure que tout le monde a l’occasion de s’exprimer, que personne ne monopolise la parole, que la discussion reste constructive. Le second s’assure que le groupe pense bien à toutes les objections possibles et n’arrive pas trop facilement à un consensus. Le troisième fait une synthèse du processus de délibération afin d’en rendre compte aux autres groupes.
- Identifier les questions empiriques sous-jacentes, puis les devoirs, valeurs ou normes en conflit, ainsi que les conséquences probables de chaque option (voir notre protocole d’analyse d’un cas éthique).
- Viser une réponse consensuelle, non pas en imposant le consensus à ceux qui ont un avis différent, mais en essayant de répondre à leurs objections.
- Si on n’obtient pas le consensus, voter et écrire l’opinion majoritaire ainsi que l’opinion minoritaire.
- Présenter aux autres groupes le cas, ses enjeux, et la décision du groupe ainsi que ses justifications éthiques.
Si l’on dispose d’un temps suffisant, il peut être enrichissant de laisser les autres groupes réagir par rapport aux justifications éthiques mises en avant. Dans cette discussion, il est important de déplacer l’attention de la position éthique prise par les membres du groupe vers la qualité des justifications éthiques proposées.
Voir aussi : Protocole d’analyse d’un cas éthique